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Le jugement de Pâris

Le jugement de Pâris par Simons
©Franck Boucourt / Musée Henri Boëz

Une vue champêtre ou le point de départ d’une guerre mythique ?

Léopold Simons
Le jugement de Pâris
Gouache sur papier
36,5 x 45,3 cm
Maubeuge, Musée Henri Boëz

Le mythe du jugement de Pâris a été maintes fois exploré par les artistes. Le mythe veut que trois déesses, Athéna, Héra et Aphrodite, se soient affrontées pour déterminer la plus belle d’entre elles. Pâris doit les départager en remettant une pomme d’or à la gagnante. Chaque déesse cherche alors à le convaincre de la choisir et Pâris se laisse séduire par la proposition d’Aphrodite qui lui promet la plus belle des femmes en échange de la pomme. Cette femme n’est autre qu’Hélène dont l’enlèvement par Pâris déclenche la guerre de Troie.

Dans cette gouache, on reconnaît en effet les personnages principaux : Pâris, assis contre l’arbre, au centre, et sur notre gauche les trois déesses. Toutefois, le mythe est presque annexe dans cette œuvres : les quatre personnages se perdent dans une végétation luxuriante qui occupe plus de 80 % de la composition. Par ailleurs, ne reste de l’évocation antique que les drapés des déesses et la tunique de Pâris mais nous sommes bien en peine pour déterminer le mythe lorsque nous ne voyons pas le titre.

Ce procédé rejoint celui du « paysage historique » qui apparaît au XVIIe siècle. Cela consiste à prendre un « prétexte » historique, dont l’évocation est souvent réduite à portion congrue, pour justifier la peinture d’un paysage. Cela permet de créer une peinture de paysage qui aurait les lettres de noblesse d’une peinture d’histoire, la peinture d’histoire étant au premier rang de la hiérarchie des genres. Ici, Simons n’a toutefois pas besoin de prétexte : on peut plutôt percevoir son rôle d’illustrateur et son attention prêtée à l’esthétique et au narratif d’un récit. 

Le jugement de Pâris par Simons
©Franck Boucourt / Musée Henri Boëz