Le 15 septembre 2023, ce petit écrin artistique à coloration locale ouvrait ses portes au public et annonçait la réouverture du musée de Maubeuge après plus de trente années de fermeture. Cet espace de cent mètres carré présente environ 10% des collections, met en valeur les acquisitions récentes et présentait lors de son inauguration, une exposition menée en partenariat avec le Musée du Mont-de-Piété de Bergues : « Martial Leroux 1886-1959, le plus flamand des peintres français ».
Depuis, l’Espace Boëz est en constante évolution grâce aux rotations régulières et au changement d’exposition en avril 2024 : « Les animaux s’invitent au musée ». Cet espace culturel poursuit une politique d’exposition dynamique, alternant les expositions monographiques et thématiques.
Des collections enfin révélées
Conservées pendant plus de trente ans en réserves, la quasi totalité des œuvres exposées est passée entre les mains d’un(e) restaurateur/rice d’art. Il s’agit d’un chantier de restauration de grande ampleur puisque l’inventaire mentionnait plus d’un millier d’œuvres en 2020, un chiffre qui ne cesse de croître. L’équipe du musée continue à envoyer des œuvres en restauration afin de répondre à ses missions d’établissement culturel « Musée de France » en matière de conservation et de restauration.
Le musée bénéficie aussi de plusieurs dons d’envergure en 2024 ; il reçoit une vingtaine d’œuvres d’Henri Boëz, le premier conservateur du musée, une centaine des jumeaux Michel et Raymond Debiève et une partie importante de la production de Françoise Saddy, une artiste prolifique née à Maubeuge et n’ayant jamais exposé de son vivant. Ces acquisitions sont menées en symbiose avec le Projet Scientifique et Culturel du musée, un document de référence pour le pilotage des institutions culturelles et présentant, en outre, leur politique d’acquisition, axée ici sur la production artistique locale.
Des artistes locaux mis à l’honneur
Dans la seconde moitié du XXe siècle, Maubeuge est l’épicentre d’une véritable pépinière d’artistes, notamment grâce à l’épanouissement de cours de dessin dispensés par Marcel Dulieu, un artiste également présent dans les collections du musée. Nombreux sont aussi les artistes qui gravitent autour de Henri Boëz, comme Martial Leroux ou Maurice Rufin. Ces relations facilitent l’enrichissement et la coloration locale des collections. L’Espace Boëz contribue ainsi à l’élaboration d’une histoire artistique locale, par ses acquisitions, ses expositions mais aussi par ses publications, puisqu’il a participé à la rédaction d’un catalogue sur les œuvres exposées à Maubeuge et à Bergues à l’occasion de l’exposition « Martial Leroux 1886-1959, le plus flamand des peintres français ».
Des liens tissés avec son territoire
La volonté de s’intégrer dans le tissu local permet des synergies entre les différents acteurs et aussi de mettre en place des projets de plus en plus ambitieux. Durant deux années consécutives, l’Espace Boëz a fait l’objet d’une collaboration avec une classe de Maubeuge, à travers le dispositif « La classe, l’oeuvre ! » chapeauté par l’Éducation nationale et le ministère de la Culture.
À l’occasion de l’exposition sur les animaux, l’équipe de médiation a également imaginé une collaboration avec le zoo de Maubeuge, en proposant des ateliers de dessin devant les enclos ou une visite guidée de l’exposition par des médiateurs du parc.
Une identité familiale
L’Espace Boëz contient les germes de l’identité du futur musée, dont l’ouverture est prévue pour 2027. Dès aujourd’hui, la politique des publics cible particulièrement les familles et imagine une programmation culturelle et des supports de médiation adaptés et ludiques. Un livret-jeu est d’ailleurs proposé aux enfants afin de les impliquer davantage dans la visite grâce à des devinettes, des espaces pour dessiner et des mots-croisés. Riche en ateliers et en évènements variés, l’Espace Boëz participe ainsi à resserrer les liens entre la population locale et son patrimoine. Par exemple, lors de la Nuit européenne des musées, des visites théâtralisées dans une semi-obscurité ont été proposées et les acteurs du musée ont pu expliquer au public le contenu de leurs missions, l’occasion ainsi de faire connaître les métiers de la culture et du patrimoine.
L’heure du bilan
Les chiffres de fréquentation et les différents retours du public montrent que l’Espace Boëz tend à être un lieu culturel plébiscité par les Maubeugeois et la population locale au sens large. Chaque mois, environ trois cents visiteurs découvrent ou redécouvrent les lieux ainsi que de nombreux scolaires. En septembre 2024, soit un an après son ouverture, l’Espace Boëz aura accueilli, près de 4000 visiteurs !