Catherine-Anne Lurçat (1932-2021)
Les Danseuses, 1994
Dalle de verre Orsoni (Venise, Italie), émaux de verre Albertini (Paris, France), marbre, terre cuite
Ville de Maubeuge
Catherine-Anne Lurçat est artiste peintre et mosaïste. Elle est la fille de l’architecte André Lurçat et nièce du peintre et mosaïste Jean Lurçat. Elle apprend l’art de la mosaïque auprès de son oncle, Jean. Elle l’assiste d’ailleurs lors de la réalisation des mosaïques de l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Maubeuge, dessinée et érigée par André Lurçat, et est donc partie prenante de la mosaïque visible en façade de l’église et des mosaïques qui se trouvent à proximité du chœur, à l’intérieur de l’église.
C’est en mémoire de son père et du travail que celui-ci a mené lors de la Reconstruction de Maubeuge que Catherine-Anne Lurçat réalise cette mosaïque des années après sa venue. L’œuvre est commandée par la ville en 1994 et est destinée à être exposée en centre-ville.
Le travail sur le mouvement est prégnant dans cette œuvre. La danse représente le paradigme du geste et du mouvement du corps. Les danseuses représentées deviennent deux ensembles de formes colorées qui confinent à l’abstraction, comme si le mouvement brouillait la perception que nous avons d’elles. La couleur mais aussi l’amoncellement de tesselles encouragent cette sensation de mouvement voire d’instabilité. Cette impression est renforcée par la multiplicité des matériaux utilisés et le choix d’utiliser des tesselles de dimensions et d’épaisseurs différentes. En effet, Catherine-Anne Lurçat utilise des dalles de verre pour les tesselles colorées, des pièces en terre cuite qui conservent leur couleur naturelle et des éléments en marbre blanc pour le fond. La mosaïque et les tesselles elles-mêmes sont des échos du mouvement de la danse représentée.
Après plusieurs décennies d’exposition, l’œuvre subit les dommages du temps : le support a subi les affres de l’humidité ce qui a conduit au descellement de certaines tesselles qui menaçaient de tomber. Afin de la mettre en sécurité, l’œuvre a été décrochée à la fin de l’année 2022, ceci en veillant à préserver toutes les tesselles en place grâce à l’apposition d’un voile collé. L’œuvre est ensuite restaurée en 2023 par Sandrine Daubrège, restauratrice de mosaïques. Les tesselles ont été entièrement déposés pour être reposées et consolidées sur un nouveau support sain. Les tesselles manquantes ont été réintégrées, dans le respect des matériaux originels (verre Orsoni, verre Albertini, marbre ou terre cuite), et les tesselles encore présentes ont été nettoyées pour rendre à l’œuvre ses couleurs vibrantes. L’œuvre a pu retrouver sa place initiale en 2025, au cœur d’une avenue Mabuse entièrement rénovée.
Atelier Mosaïque Sandrine Daubrège
13 rue de l’Hospice 59100 Roubaix